Ce numéro d’« Analyses et Synthèses » s’appuie sur l’exploitation des données remises par les cinq principaux groupes bancaires français1 dans le cadre de l’enquête de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution.
Après la crise sanitaire, les marchés mondiaux de l’immobilier commercial ont marqué un net rebond en 2021, le montant annuel des investissements atteignant son plus haut niveau des dix dernières années. La situation apparaît en revanche plus contrastée en France où les montants investis ont été légèrement plus faibles qu’en 2020.
Dans ce contexte, la production de concours aux professionnels de l’immobilier par les banques françaises a pourtant été dynamique, enregistrant une hausse annuelle de 13,4 % à 86,8 milliards d’euros tandis que leurs engagements ont progressé de 9,3 % pour atteindre 250,5 milliards.
Si l’exposition des banques françaises à cette classe de risques s’est accrue, la majorité des indicateurs de risque reflètent à ce stade une bonne qualité des portefeuilles : le taux d’expositions douteuses et dépréciées brutes a par exemple continué de diminuer pour atteindre 2,07 % fin 2021 (-0,5 point de pourcentage par rapport à fin 2020) ; le taux de créances restructurées in bonis a toutefois nettement augmenté (+36 points de base à 1,34 %) et les opérations affichant un taux de pré-commercialisation nul ont atteint leur plus haut niveau depuis 2015.
L’évolution du contexte macroéconomique, marqué par la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation, notamment des coûts de construction, ainsi que les modifications structurelles accélérées par la crise sanitaire touchant le secteur de l’immobilier de bureaux (développement du télétravail) ou des surfaces commerciales (développement du commerce électronique) pourraient cependant se traduire par une montée des risques de crédit à court et moyen termes.