Entités systémiques du secteur bancaire
Depuis 2009, l’identification des entités d’importance systémique et la mise en œuvre de mesures de supervision spécifiques à leur égard est l’une des principales priorités des autorités de supervision financière, mondiales, européennes et nationales, pour les secteurs bancaire et assurantiel.
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- Définition et identification des entités systémiques
- Rôle de l'ACPR et coordination avec les autres autorités
- Publications
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Définition et identification des entités systémiques
La question des institutions systémiques a été mise à l'agenda des autorités de supervision financière par le G20 lors du sommet de Pittsburgh, en septembre 2009, préconisant la mise en place de normes spécifiques et proportionnées au coût d'un éventuel défaut, afin d'encadrer l'activité des plus grandes institutions financières internationales. L'objectif affiché est de mettre un terme à la situation d'aléa moral lié à l'existence d'institutions trop grandes (" too big to fail ") ou trop interconnectées pour faire faillite compte tenu des risques qu'elles font courir au secteur financier et à l'économie réelle. En effet, de telles institutions pouvaient espérer un soutien public en cas de difficulté et, de ce fait, être tentées de prendre davantage de risque.
Dès 2009, ces institutions qualifiées d'institutions financières d'importance systémique (SIFIs - Systemically Important Financial Institutions) ont été définies comme celles dont " la faillite désordonnée, en raison de leur taille, complexité et de leur interconnexion systémique, causerait des troubles importants au système financier dans son ensemble et à l'activité économique ".
Cette identification se réalise au niveau des différents périmètres où cela a un sens, domestique, régional ou mondial. Au niveau mondial, la désignation des entités systémiques (banques et assurances) a été confiée au Conseil de Stabilité Financière (Financial Stability Board). Au niveau européen, les méthodologies internationales d'identification des banques d'importance systémique mondiale ou domestique ont été déclinées en droit européen par la directive CRDV (article 131) qui prévoit que " les États membres désignent l'autorité chargée de recenser sur base consolidée les établissements d'importance systémique mondiale ". En France, il s'agit de l'ACPR (cf. section suivante).
L'identification d'institutions systémiques permet, de façon transparente, de leur appliquer des mesures de supervision spécifiques qui visent, à la fois, à réduire les risques posées par ces institutions et à limiter l'aléa moral qui résulte de la garantie publique implicite qu'elles reçoivent Les institutions désignées systémiques font ainsi l'objet de mesures de supervision renforcées, par exemple des exigences de capital supplémentaires, qui ont commencé à entrer en vigueur dès 2016 pour le secteur bancaire et qui sont pleinement effectives depuis 2019.
Rôle de l'ACPR et coordination avec les autres autorités
Au niveau français, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution est chargée de désigner les entités d'importance systémique. Elle détermine ainsi pour le secteur bancaire français la liste des établissements d'importance systémique mondiale (EISm) et celle des autres établissements d'importance systémique (A-EIS) ainsi que les coussins de fonds propres associés. Pour les EISm, l'ACPR participe activement à l'exercice international d'identification coordonné par le Comité de Bâle ; la désignation par le Comité de stabilité financière (CSF) n'ayant de portée juridique ni en droit français ni en droit européen, la liste des banques d'importance systémique mondiale (cf. section suivante) publiée chaque année par le CSF nécessite une publication par l'ACPR. Pour les A-EIS, les principes de la méthodologie bâloise repris dans la directive CRDV ont été précisés par des orientations de l'Autorité bancaire européenne (ABE).
L'ACPR participe également à l'élaboration de la liste des assureurs d'importance systémique mondiale (G-SIIs).
Publications
Analyses et Synthèses n°39 sur " L'identification des groupes bancaires et d'assurance d'importance systémique mondiale".
Débats économiques et financiers n°33 sur "L'impact de l'identification des GSIBs sur leur business model".
Le Bulletin de la Banque de France n°247 : Article 2 sur "Le cadre réglementaire spécifique des établissements bancaires systémiques"
Entités systémiques du secteur bancaire
Le tableau ci-après rassemble les principales informations relatives à la désignation des EISm (périmètre monde) et des A-EIS (périmètre domestique).
Terminologie française | EISm (Entités d'importance systémique mondiale) | A-EIS (Autres entités d'importance systémique) |
Terminologie internationale Comité de Bâle (BCBS) | G-SIBs (Global Systemically Important Banks) | D-SIBs (Domestic Systemically Important Banks) |
Terminologie européenne Autorité Bancaire Européenne (ABE) | G-SIIs (Global Systemically Important Institutions) | O-SIIs (Other Systemically Important Institutions) |
Méthodologies | ||
Entité coordinatrice | Au niveau international, la coordination de l'identification des EISm est assurée par le Comité de Bâle (BCBS). | Au niveau européen, l'harmonisation de l'identification des A-EIS est assurée par l'Autorité Bancaire Européenne (ABE). |
Reporting | Lien vers le Template de reporting : https://www.bis.org/bcbs/gsib/reporting_instructions.htm Les données des sections 1 à 13 doivent être envoyées à l'adresse suivante au plus tard le 30 mars de chaque année. | L'ACPR utilise les données déjà transmises par l'ensemble des établissements dans le cadre des reporting règlementaires. |
Listes officielles d'entités et coussins associés - en France | Lien vers les listes EISm au titre des échéances 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022 | Liens vers les listes A-EIS au titre des échéances 2014 , 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022 |
Listes d'entités mondiales ou européennes | Lien vers les listes de G-SIBs publiées par le CSF au titre des échéances 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021, et 2022 | Lien vers la liste des O-SIIs notifiées à l'EBA en 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021, et 2022 |
Règles de fixation des coussins | Conformément à l'article 32 de l'Arrêté du 3 novembre 2014 modifié relatif aux coussins de fonds propres des prestataires de services bancaires et des entreprises d'investissement autres que des sociétés de gestion de portefeuille (cf. lien ci-dessous), la surcharge consolidée s'appliquant à un groupe est limitée : elle ne peut excéder la plus forte surcharge entre celle imposée au titre des EISm (jusqu'à 3,5 % au maximum) et celle imposée au titre des A- EIS (jusqu'à 3 % maximum). | |
Textes légaux | EISm : Code monétaire et financier - article L511 41-1 A VI A- EIS : Code monétaire et financier - article L511 41-1 A VII Arrêté du 3 novembre 2014 relatif aux coussins de fonds propres | |
Liens externes | Page de l'ABE sur les EISm/G-SIIs de l'Union Européenne
| Page de l'ABE sur les A-EIS/O-SIIs de l'Union Européenne
|
Mis à jour le : 12/08/2024 15:22