Au terme de la seconde édition de la nouvelle enquête du Secrétariat général de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), il ressort que, dans un contexte où, comme chaque année depuis 2010, l’activité a été particulièrement dynamique au second semestre 2015, tant en France que dans la plupart des pays d’Europe, la production de concours destinés aux professionnels de l’immobilier a enregistré une hausse de 33,3 % sur la seconde moitié de 2015 pour s’établir à 35,6 milliards d’euros. La croissance a été soutenue sur l’ensemble des zones géographiques, tant en France (+29,1 %) que dans le reste de l’Europe (+38 %) ou dans le reste du monde (+42,3 %). Cette hausse de la production a principalement bénéficié aux investisseurs et sociétés foncières, qui consolident leur première place (avec une part de 60 % au second semestre 2015) devant les promoteurs et marchands de biens (38,4 %), ainsi qu’aux locaux commerciaux, qui ont enregistré un quasi triplement. La production à destination de l’immobilier de bureaux (19,1 % du total) a quant à elle progressé de 22,8 % sur les six derniers mois de l’année, les nouveaux concours étant toutefois restés quasi constants entre le premier et le second semestre 2015 en Île de France.

Nourris par l’augmentation de la production, les engagements des banques ont crû de 8,6 % au second semestre et atteignent 162,4 milliards d’euros à fin 2015, soit 2,64 % du total de bilan des banques concernées. Comme pour la production, la hausse des expositions a été plus rapide dans le reste de l’Europe (+15,7 %) et dans le teste du monde (+18,1 %) qu’en France (+3,3 %). La répartition des engagements par type de bénéficiaire confirme la prépondérance des investisseurs et sociétés foncières (47,9 %), loin devant les promoteurs et marchands de biens (24,6 %). Enfin, l’immobilier résidentiel continue de concentrer la majeure partie des expositions (34,3 %), devant les bureaux (21,8 %).

La qualité des engagements poursuit son amélioration engagée depuis 2010 : le montant des créances douteuses brutes enregistre une baisse de 5,8 % sur le second semestre, permettant au taux de créances douteuses brutes de retomber à 6,79 % ; en raison d’une baisse du montant des provisions légèrement plus rapide, leur taux de provisionnement se replie très légèrement mais se maintient à un niveau historiquement élevé (38,6 %). Enfin, les quelques indicateurs pour lesquels les informations sont exploitables font ressortir une prise de risque mesurée de la part des banques de l’échantillon.

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Mise à jour le 4 Février 2025