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Analyses et Synthèses : Situation des grands groupes bancaires français

Mise en ligne le 9 Décembre 2024

L’ACPR a publié en juin 2024 une étude « Analyses et Synthèses » sur la situation des grands groupes bancaires français à fin 2023. Cette analyse a montré une progression modérée des bilans bancaires des banques françaises en 2023 et une contraction de leur marge nette d’intérêt (MNI) qui a pesé sur leurs revenus.

Cette analyse a également mis en évidence les premiers signes de remontée du risque de crédit du portefeuille des sociétés non financières. Ces éléments propres aux établissements français sont enrichis de comparaisons internationales : la plupart des banques européennes et internationales ont vu leur MNI fortement augmenter et présentent des indicateurs de rentabilité des banques orientés favorablement.

La situation des six principaux groupes bancaires français à fin 2023

(BNP Paribas, Société Générale, Groupe Crédit Agricole, Groupe BPCE, Groupe Crédit Mutuel, La Banque Postale)

L’analyse publiée en juin 2024, basée sur les données réglementaires consolidées des établissements, montre que l’évolution de la taille du bilan est modérée tandis que les revenus ont été pénalisés par la contraction de la marge nette d’intérêts (-8,6%), composante importante du produit net bancaire. Cet effet, d’autant plus notable que les pairs de la zone euro ont plutôt profité de la hausse des taux (+18,5%), s’explique essentiellement par des facteurs structurels : inertie des revenus d’intérêts, les prêts étant majoritairement à taux fixe, alors que le coût du passif a augmenté rapidement (augmentation du coût des titres émis, notamment en remplacement des opérations ciblées de refinancement à plus long terme, augmentation de la rémunération des produits d’épargne réglementée). La diversification des sources de revenus (commissions, revenus liés aux activités de marché) a néanmoins permis de contenir la baisse du PNB (-3%). Avec la maîtrise des charges d’exploitation, notamment par la diminution progressive des contributions au Fonds de résolution unique et un coût du risque faible, la baisse du PNB est le principal facteur explicatif des faibles niveaux des indicateurs de rentabilité des banques françaises (rendement des capitaux propres (RoE) à 6,2%, - 20 pdb). Pour leur part, les banques européennes comparables ont enregistré une hausse de leur PNB de +6,4% et une rentabilité également en forte hausse avec un rendement des actifs (RoA) en augmentation de 35 pdb et un RoE en hausse de 5.5 pdb sur un an.

La dégradation de l’environnement macro-économique et du contexte international, l’inflation et la remontée des taux au cours de l’année 2023, se sont traduits par des premiers signes de fragilisation des sociétés non financières (légère augmentation des expositions classées en niveau 3, +0,20 pp). En tout état de cause, la situation prudentielle – ratios de solvabilité, de levier et de liquidité – reste particulièrement solide : le ratio de CET1 des principales banques françaises s’établit à 15,46% (+0,37 pp), supérieur à celui de leurs pairs européens (14,4%). Les ratios de liquidité des banques françaises sont également en hausse et nettement supérieurs aux exigences réglementaires, ils s’établissent en moyenne à 147% pour le LCR et 115,2% pour le NSFR (+0,55% et +0,53% respectivement).

Mise à jour le 2 Septembre 2025