La progression de l’activité s’avère être légèrement plus modérée en 2015 qu’en 2014, année qui avait connu une accélération de l’activité avec une progression de 6,6 %. Cette bonne performance reflète à la fois le dynamisme de l’assurance de personnes (+3,1 %), et celui de l’assurance de biens et de responsabilités enregistrant une croissance de 4,6 %. Suivant cette tendance, le résultat opérationnel et le résultat net s’inscrivent en hausse (respectivement +7,1 % et +4,1 %), la progression étant plus vive pour les assurances de personnes (le résultat opérationnel croît de 9,2 %) que pour les assurances de biens et de responsabilités (+3,9 %).

Sur le marché français, les évolutions sont proches de celles observées au niveau mondial : la croissance du chiffre d’affaires y est un peu plus forte (+5 %). En revanche, ce dynamisme est essentiellement lié à la progression de l’activité en assurance de personnes (+6 %), alors que l’assurance de biens et de responsabilités enregistre une hausse plus modeste (+1 %). Le résultat opérationnel, quant à lui, progresse fortement de 11,6 % ; cette progression étant principalement tirée par l’assurance de biens et de responsabilités (+13,1 %).

Les différents marchés d’implantation des groupes sous revue enregistrent des évolutions parfois divergentes : en assurances de personnes, la collecte brute a baissé en Europe Centrale et de l’Est, en Belgique et en Amérique Latine (respectivement -25,2 %, -8,7 % et -9,2 %) et la collecte nette a reflué de 66,9 % en Europe Centrale et de l’Est, de 51.9 % en Amérique du Nord et de 39,6 % au Royaume-Uni ; en assurances de biens et de responsabilités, les primes brutes ont diminué de 3,1 % en Amérique du Nord. De plus, la sinistralité est en hausse au Royaume-Uni, en Espagne et en Europe Centrale et de l’Est.

Malgré le contexte de taux bas, les groupes d’assurance français sous revue maintiennent une rentabilité globalement stable en 2015 voire en progression. Cependant, le contexte actuel de taux bas durable invite à maintenir dans le moyen terme une grande vigilance, même si certains acteurs ont d’ores et déjà fait évoluer leur modèle en réorientant la collecte vers des contrats en unités de comptes et que la proportion de taux techniques supérieurs à zéro reste contenue en France. Pour éviter l’érosion des marges financières, il est important que les assureurs fassent preuve de modération dans la revalorisation des contrats en assurance vie pour préserver leur solvabilité. À l’inverse, une brutale remontée des taux d’intérêt pourrait faire baisser fortement la valeur des actifs, exposant les assureurs concernés à un risque de solvabilité et à un risque de liquidité en cas de hausse importante des rachats.

Télécharger l'Analyse et synthèse N° 62

Mise à jour le 4 Février 2025