En assurance vie, la collecte nette globale a presque doublé en 2014 (+80 % à 9,2 milliards d’euros) mais a plus que triplé sur les contrats en unités de compte. Les plus-values latentes sur placements enregistrent un quasi-doublement reflétant principalement la baisse des taux en 2014. En conséquence, le taux de couverture réglementaire de la marge de solvabilité en Solvabilité I affiche une forte progression s’établissant à 464 % (+162 points de pourcentage (pts)) et la richesse économique s’est sensiblement améliorée.

Ces évolutions positives sont néanmoins à nuancer : la poursuite de la baisse des taux de rendement des placements, qui s’établissent en moyenne à 3,5 % à fin 2014, exerce une pression accrue sur les marges financières des assureurs, même si on observe dans l’ensemble une diminution du taux servi aux assurés un peu plus rapide. L’écart entre le taux de rendement des placements et le taux de revalorisation des provisions mathématiques de ces derniers est ainsi passé de 93 points de base (bps) en 2006 à 64 bps en 2013, le quart des organismes affichant même un différentiel négatif en 2014. Par ailleurs, la rentabilité du secteur se réduit sous l’effet notamment d’une érosion de la marge technique et de la hausse de l’impact fiscal : le résultat net affiche une diminution de 2,5 % et le rendement sur capitaux propres s’établit à 9,3 % (-0,6 pt).

Si, à court terme, la baisse des taux a amélioré la couverture de la marge réglementaire en 2014 en accroissant temporairement les plus-values latentes sur les titres obligataires, la persistance d’une situation de taux d’intérêt bas est un facteur d’attention pour l’ACPR puisqu’elle est de nature à pénaliser les assureurs vie ; dans le cadre de son processus de supervision, l’ACPR porte une attention particulière à l’impact de ces évolutions de taux sur la résilience du secteur dans son ensemble et de chaque organisme en particulier. Pour compléter ses analyses, l’ACPR a demandé aux organismes d’examiner d’ici septembre prochain l’impact de scénarios défavorables dans le cadre de l’évaluation interne de leurs risques (own risk and solvency assessment - ORSA) prévue par Solvabilité II.

En assurance non-vie, le chiffre d’affaires a poursuivi sa croissance en 2014. À périmètre constant, le montant des primes émises a augmenté de 3,5 % par rapport à 2013. Les assurances de transport, de construction ou l’assurance-crédit ont néanmoins enregistré une diminution de leur chiffre d’affaires dans un environnement économique toujours morose. Le ratio combiné global s’améliore quelque peu (-0,4 pt) pour s’établir à 98,7 %. Il reste néanmoins supérieur à 100 % en assurance de dommages corporels collectifs, automobile et de responsabilité civile construction.

La marge financière se maintient au niveau de 2013, le taux de rendement des placements restant inchangé à 3,6 %. Au final, le résultat technique rapporté aux primes se renforce pour s’établir 4,2 % à fin 2014 (+0,7 pt). Le résultat après impôts baisse néanmoins du fait d’éléments non techniques (résultat sur l’activité vie, impôts sur le résultat). En conséquence, le rendement sur capitaux propres diminue légèrement (-0,4 pt) pour atteindre 5,7 %. Enfin, comme pour l’assurance vie, le secteur bénéficie de l’amélioration des conditions de marché et de la progression au moins temporaire des plus-values latentes qui permet au taux de couverture du besoin de marge de solvabilité de progresser de 35 pts à 603 %.

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Mise à jour le 30 Janvier 2025