En outre, avec un total de bilan équivalant à 280 % du Produit Intérieur Brut (PIB) français, l’envergure de ces cinq grands groupes bancaires dépasse largement le seul cadre national. Ce sont des acteurs internationaux qui entrent au niveau européen dans la catégorie des « banques significatives » dont la BCE est en charge de la supervision directe à partir du 4 novembre 2014. Au niveau mondial, les quatre premiers d’entre eux (BNPP, GBPCE, GCA et SG) figurent dans la catégorie beaucoup plus restreinte des banques d’importance systémique mondiale. L’un des facteurs pris en compte pour ces deux classements est en particulier l’importance de leurs activités internationales.

À fin 2013, les pays couverts par les grands groupes bancaires français témoignent d’une large présence internationale, qui est toutefois concentrée sur un cœur de pays développés, les dix premiers pays totalisant 72 % des expositions. Ces expositions, très majoritairement exprimées en euro (45,6 %) et en dollar (34,5 %), correspondent, pour une large part, à des prêts et avances sur un horizon de moyen-long terme vis-à-vis de contreparties de type grandes entreprises, clientèle de détail et établissements de crédit et banques centrales, réalisés notamment via les implantations locales des groupes français.

Depuis 2006, l’activité internationale des grands groupes a connu des transformations liées à la fois au contexte macroéconomique de ces dernières années, mais également aux nouvelles contraintes réglementaires notamment en matière de liquidité et de fonds propres. En conséquence, les grands groupes bancaires ont repensé leurs stratégies d’engagement à travers un déploiement international, élargissant ainsi leur périmètre d’activité. Cette nouvelle stratégie donne au portefeuille d’expositions une dimension de risque supplémentaire. Ainsi, entre fin 2006 et fin 2013, les engagements internationaux des grands groupes bancaires français sont passés de 1 716 milliards à près de 2 550 milliards d’euros (soit, hors engagements en termes de garanties, de 26% à 35 % du total des actifs bancaires), avec une forte progression jusqu’en décembre 2010, suivi d’un recul marqué depuis en lien avec la crise financière et le contexte global de désendettement. Les banques françaises ont en effet nettement réduit leurs expositions interbancaires à l’international, de même que, dans une moindre mesure, celles vis-à-vis de la clientèle non bancaire. Les expositions à l’égard du secteur public au sens large ont, pour leur part, continué à progresser au même rythme mais cela traduit surtout de plus forts engagements à l’égard des banques centrales, notamment en fin de période, dans un contexte économique et règlementaire favorable à ce type d’expositions.

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Mise à jour le 23 Janvier 2025