En assurance non-vie, le chiffre d’affaires continue de croître à un rythme soutenu (+3 %) tiré par les assurances de particuliers tandis que les assurances de professionnels stagnent cette année, avec des évolutions contrastées selon les branches. Dans le même temps, la charge de sinistres (tous exercices de survenance confondus) présente une progression légèrement supérieure à celle des primes acquises, entraînant une légère dégradation du ratio combiné global. Certaines branches sont plus affectées que d’autres : le dommage corporel collectif, la responsabilité générale et l’assurance transport voient cet équilibre technique se dégrader tandis que l’assurance automobile, déficitaire depuis plusieurs années, parvient à ramener son ratio combiné près du seuil des 100 %.

L’embellie relative sur les marchés financiers, par rapport à l’année précédente, a entraîné d’une part une hausse des produits financiers réalisés - dont une partie est affectée au compte technique - permettant aux assureurs de maintenir un taux de marge technique inchangé par rapport à fin 2011 à près de 5 % du chiffre d’affaires, et d’autre part une forte croissance des plus-values latentes conduisant à une nette amélioration des marges de solvabilité. L’évolution de la solvabilité au bilan (hors plus value-latente) est plus modérée.

En assurance-vie, les douze principaux organismes semblent avoir bien résisté aux effets de la crise financière et maintiennent en 2012 une rentabilité supérieure à 8 % des fonds propres - même si cet indicateur doit être considéré avec précaution - comme en 2009 et 2010, tandis que 2011 avait été moins favorable (5,3 %), notamment en raison des dépréciations de titres souverains. En outre, les résultats financiers réalisés en 2012 ont permis aux assureurs de dégager davantage de participation aux résultats qu’en 2011, où ils avaient dû puiser dans la provision pour participation aux bénéfices pour éviter une baisse trop forte des taux de revalorisation des contrats.

Initiée au cours du 3e trimestre 2011, la baisse de la collecte s’est poursuivie au cours de l’année 2012 et les prestations d’assurance vie ont été supérieures aux primes versées par les épargnants. D’une part, les fluctuations des marchés financiers et les incertitudes sur la fiscalité des contrats d’assurance vie ont pu détourner les épargnants vers une épargne de court terme (livret A, notamment) et, d’autre part, le vieillissement de la population et l’environnement conjoncturel difficile ont fait croître les prestations versées par les assureurs vie et les rachats.

La marge de solvabilité des douze principaux organismes vie a fortement progressé en 2012 en lien direct avec la très forte progression des plus-values latentes sur placements (hausse des cours obligataires sur lesquels les assureurs vie sont majoritairement exposés). Hors plus-values latentes, le taux de couverture de l’exigence de marge (bilancielle) est, après des points bas en 2010 et 2011, repassé au dessus de celui de 2009, à 121 %.

Outre les risques intrinsèques à l’activité d’assurance qui nécessitent des provisions suffisantes, l’un des principaux risques auxquels sont soumis les organismes d’assurance dans l’environnement économique actuel demeure le maintien des taux d’intérêt de long terme à un niveau durablement bas. Il est alors difficile de servir des rendements élevés aux contrats d’assurance-vie et cela peut exposer les organismes d’assurance à constituer des portefeuilles de titres obligataires peu rémunérateurs et soumis au risque d’une hausse brutale des taux dans le futur. Il est donc essentiel que les organismes d’assurance vie continuent de faire preuve d’une grande circonspection dans la définition des taux de revalorisation des contrats d’assurance vie, ainsi qu’en ce qui concerne les taux qu’ils garantissent. Par ailleurs, le maintien d’une gestion rigoureuse des frais d’acquisition et d’administration revêt une importance particulière.

Télécharger l'Analyse et synthèse N° 19

Mise à jour le 22 Janvier 2025