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Innover pour simplifier, simplifier avant d’innover : quelques pistes pour une supervision efficace et basée sur les risques

Mise en ligne le 25 Septembre 2025

Denis Beau Intervention

Supervision Innovators Conference
Francfort, 24 septembre 2025

Discours de Denis Beau, Premier sous-gouverneur

Mesdames et Messieurs,

Il y a aujourd’hui un large consensus en Europe pour dire que la règlementation, la supervision et le reporting associés, dans le secteur financier, sont devenus trop complexestrop coûteux et trop pesants. Cette situation se traduit par de lourdes charges opérationnelles pour les institutions financières : celles-ci doivent mobiliser d’importantes ressources pour assurer leur conformité, parfois au détriment de l’innovation et de l’agilité. Cette complexité pèse aussi sur les superviseurs, qui doivent assumer des contrôles lourds et mobilisent parfois des moyens disproportionnés par rapport au résultat finalement obtenu.

Le remède à cette situation est connu : simplifier. C’est l’une des préconisations centrales des rapports Draghi et Letta, et nous avons d’ailleurs commencé un travail de simplification dans le cadre du MSU, notamment avec la révision du SREP, que nous souhaitons rendre plus souple et efficace. 

Il nous faut cependant reconnaître que simplifier la règlementation, la supervision ou le reporting… n’est pas toujours si simple ! Comme le disait très justement Léonard de Vinci, « La simplicité est la sophistication suprême ».

D’une part, les règles ou les processus de supervision ne résultent pas simplement d’un excès de zèle bureaucratique. Ces règles ont souvent été introduites pour de bonnes raisons ; c’est plutôt leur empilement qui pose problème. D’autre part, toute démarche de simplification pose inévitablement la question de savoir jusqu’où aller. Car, et cela fait également consensus, nous devons simplifier sans déréguler, c’est-à-dire sans démanteler tout l’édifice de prévention qui nous protège d’une nouvelle crise financière.

Dans ce contexte, la technologie peut apporter une partie de la solution. Elle permet en effet de construire de formidables outils – dans notre jargon de superviseur, on les appelle les outils « Suptech » – pour optimiser la gestion de nos processus de supervision. Pour autant, elle ne peut pas tout, et il est souvent plus efficace de penser à simplifier les processus eux-mêmes avant de se lancer dans la construction d’outils Suptech : attention au techno-solutionnisme !

Il y a donc une réflexion à mener sur la meilleure façon de combiner innovation technologique – nos approches Suptech – et les démarches de simplification pour rendre notre supervision plus efficace. Pour contribuer à cette réflexion, je me propose de partager avec vous aujourd’hui quelques leçons que nous tirons de notre expérience Suptech de ces dernières années à l’ACPR (I) avant d’évoquer notre feuille de route actuelle et ce que nous comptons faire à l’avenir (II).

Mise à jour le 26 Novembre 2025