La capacité de résistance des établissements en termes de solvabilité était évaluée à partir de deux scénarios hypothétiques de 3 ans (2016-2018) :

  • un scénario central correspondant aux prévisions de la Commission Européenne ;

  • un scénario stressé, calibré par le Comité européen du risque systémique CERS, qui reflétait les risques les plus susceptibles de menacer la stabilité du secteur financier européen, par exemple une nouvelle crise de la dette souveraine européenne. Le scénario 2016 était d’une sévérité comparable à celui de l’exercice 2014 en termes d’évolution du PIB de la zone Euro ou de la France.

Les banques devaient mesurer les impacts de ces scénarios sur leur solvabilité en appliquant une méthodologie commune, fondée sur des bilans statiques et intégrant différentes contraintes visant à homogénéiser la prise en compte du stress et rendre ainsi les résultats comparables. Le respect de l’application de cette méthodologie a fait l’objet d’un contrôle conjoint de la BCE, des autorités nationales et de l’EBA dans le cadre d’un processus très strict d’assurance-qualité.

La méthodologie avait été amendée en 2016 par rapport à l’exercice précédent, avec des innovations importantes telles que l’introduction du risque de comportement et d’hypothèses plus contraignantes sur l’évolution de la marge d’intérêt et les revenus de commissions. Ces innovations méthodologiques ont pu avoir des effets importants sur le résultat final, alors même qu’elles ne provenaient pas nécessairement d’une modélisation économétrique prenant en compte l’environnement macroéconomique.

Les résultats des banques de l’échantillon EBA ont été publiés le 29 juillet 2016. De manière générale, les banques françaises de l’échantillon EBA sont ressorties comme moins stressées que les autres banques européennes (-286 bp en scénario adverse, contre -380 bp pour l’ensemble des 51 groupes bancaires européens). En scénario adverse (comparé au point de départ de 2015), le numérateur du ratio de CET1 agrégé des banques françaises s’est trouvé particulièrement affecté par 3 facteurs : une moindre profitabilité ; les pertes sur les titres classés dans la catégorie comptable « Disponibles à la vente » (Available for sale, ou AFS, en anglais), notamment sur les expositions souveraines ; l’augmentation des impôts différés d’actif devant être déduits. Au dénominateur, l’accroissement des RWA était lié en premier lieu au risque de crédit.

Concernant le ratio de levier, l’impact moyen sur le ratio de levier des banques françaises en scénario adverse (par rapport à 2015) est également moindre que pour la moyenne de l’échantillon européen (-70bp contre -102bp respectivement) mais avec un point de départ inférieur, le ratio d’atterrissage ressort en deçà de la moyenne européenne (4.07 % contre 4.18 %).

Dans sa dernière partie, cette note analyse les suites données par les marchés et les analystes à la publication des résultats du stress-test.

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Mise à jour le 4 Février 2025