Les activités des sociétés d’affacturage ont bénéficié en 2015 d’une reprise économique qui reste malgré tout encore fragile (la croissance du PIB s’est établie à 1,2 % en rythme annuel en 2015).

La diminution des délais de paiement clients et fournisseurs observée sur 2014 ne se concrétise pas, à ce stade, dans une diminution des crédits inter-entreprises.

Le secteur de l’affacturage français enregistre en 2015 une nouvelle progression significative de son activité.

Le chiffre d’affaires global de l’échantillon de 8 établissements réalisant à titre exclusif ou principal des opérations d’affacturage s’élève au 31/12/2015 à 237 milliards d’euros de créances achetées (+21 milliards d’euros de créances commerciales supplémentaires), soit une progression de 9,7 % en 2015 après le fort rebond (+14,1 %) l’an passé.

Les opérations réalisées à l’international par les factors progressent encore à un rythme soutenu (+37,4 % en un an après 53,1 % en 2014).

Le marché reste concentré : les trois plus importantes sociétés d’affacturage, toutes filiales de grands groupes bancaires, détiennent plus de 54 % du marché à fin 2015.

Une rentabilité en hausse malgré la baisse continuelle des taux de marge brute.

La tendance observée ces dernières années d’une baisse des taux de marge se poursuit avec un niveau de 0,27 %, en baisse de 3 points de base par rapport au dernier exercice.

La poursuite de cette baisse s’explique par la concurrence mais aussi par le développement des produits de type mandat de gestion qui s’exerce au détriment de l’affacturage classique. L’environnement de taux bas affecte également le taux de marge via une contribution moindre des commissions de financement, assises sur les taux de marché.

Cependant, grâce à une bonne maîtrise de leurs frais généraux et un coût du risque très faible, les factors parviennent à réaliser des profits en hausse sur l’exercice. Ainsi, sur l’échantillon global, le résultat net global progresse de +12 % à 156 millions d’euros.

Des enjeux prudentiels concentrés sur la liquidité.

Le LCR (Liquidity Coverage Ratio) s’impose désormais comme un standard de liquidité réglementaire avec pour principe général une application sur base individuelle. Tous les factors filiales de groupes bancaires ont conservé le statut d’établissement de crédit ou d’établissement de crédit spécialisé et ont utilisé la faculté d’exemption prévue par la réglementation. De ce fait, ce sont les groupes qui pilotent ces ratios.

L’introduction du NSFR (Net Stable Funding Ratio) suscite des interrogations dans la mesure où ce ratio de long terme, dans la calibration actuellement envisagée, ne permettrait pas d’appréhender de manière satisfaisante les spécificités de l’affacturage, caractérisée par un refinancement de court terme. À ce titre, dans son étude d’impact à destination de la Commission européenne, l’EBA a préconisé des aménagements pour les factors.

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Mise à jour le 4 Février 2025