D’une manière générale, les différents sondages et baromètres réalisés en 2014 par les cabinets d’étude font état en 2014 d’un raccourcissement des délais de paiement en France. Cette amélioration reste néanmoins insuffisante face à la vulnérabilité des TPE/PME en termes de besoins en trésorerie.

Dans ce contexte, l’affacturage constitue une solution permettant de répondre aux problématiques de trésorerie et de financement des entreprises, reconnue comme telle par les pouvoirs publics dans leur volonté de dynamiser l’offre de financement globale à destination des TPE/PME.

La profession a élargi son offre commerciale à destination de nouveaux secteurs et types de créances notamment les créances sur le secteur public et celles jusqu’alors exclues du financement en raison des spécificités de la facturation (BTP par exemple).

Le secteur de l’affacturage français enregistre en 2014 une forte progression de son activité qui s’explique essentiellement par la signature de quelques contrats d’envergure.

Le marché de l’affacturage français se maintient au second rang européen avec une part de marché qui continue de progresser (15,2 % en 2014, contre 14,8 % en 2013). Il conserve également son troisième rang mondial (9,5 %, contre 9 % en 2013).

Après trois années de ralentissement de son rythme de croissance, le chiffre d’affaires du marché de l’affacturage français progresse de +13,9 % en 2014 et s’élève à 225,1 milliards d’euros de créances achetées. L’affacturage est ainsi le seul métier de financement spécialisé qui connaît une nette accélération de sa croissance en 2014, qui s’explique cependant essentiellement par la réalisation de quelques opérations de montants élevés avec une clientèle de grands comptes. La croissance de l’activité s’est accompagnée d’un recentrage des canaux de distribution des factors sur les réseaux bancaires, au détriment des réseaux de courtiers ;

Les contrats d’affacturage couvrent tout le spectre de la demande. La croissance des opérations d’affacturage reste marquée par une forte représentation des extrêmes : les TPE/PME concentrent la très grande majorité des dossiers (95,7 % en 2014) tandis qu’une part très significative du chiffre d’affaires acheté est le fait de quelques clients grands comptes (1,6 % des dossiers en 2014).

Sous l’effet volume de l’entrée en portefeuille de grands comptes, le poids des contrats en mandat de gestion se renforce (68,2 % du chiffre d’affaires du secteur), au détriment des contrats en affacturage classique (22,6 % du chiffre d’affaires). En outre, la taille des programmes s’élargit et la syndication se développe (8,2 % du chiffre d’affaires en 2014, contre 5,9 % en 2013).

Les portefeuilles adhérents des factors progressent faiblement (+2,7 % sur un an). La part des contreparties très bien notées (3++, 3+ et 3) représente désormais 16,5 % des encours recensés au Service Central des Risques de la Banque de France (SCR) au 31/12/2014, sous l’influence de la progression des grands comptes dans les portefeuilles. La part globale des expositions affectées d’une notation négative (5 à P) est en constante diminution depuis 2009 (à l’exception de l’exercice 2013) pour atteindre 17,9 % des encours déclarés au SCR en 2014.

La rentabilité d’exploitation des sociétés d’affacturage progresse en 2014, soutenue par la baisse des frais généraux et la bonne maîtrise du coût du risque.

Le produit global d’exploitation (PGE) de l’ensemble des sociétés d’affacturage (819 millions d’euros) ressort en baisse de 1,9 % sur l’exercice, en lien avec la diminution des taux de marge. En effet, le niveau très bas des taux d’intérêt en 2014 (EURIBOR 3 mois en moyenne à 0,2 %) a eu une incidence négative sur la rémunération des ressources à disposition des factors (fonds de garantie et comptes de réserve) ainsi que sur le niveau des commissions de financement.

La tendance à l’érosion des marges se poursuit en 2014 pour s’établir au niveau de 0,30 %. Celle-ci résulte de l’évolution du « mix produit » (renforcement du poids des opérations en mandat de gestion), de la forte pression concurrentielle, ainsi que de la diminution du délai moyen de règlement des factures aux factors.

Le coefficient d’exploitation moyen de la profession (67,69 % au 31/12/2014), reste stable sur l’exercice, témoin d’une bonne maîtrise des frais généraux. Par ailleurs, les factors ont réduit fortement leur coût du risque en 2014, en baisse de 4 points de pourcentage par rapport à 2013 (8,6 millions d’euros en 2014). Il représente ainsi 1,08 % du PGE.

Au final, en dépit de la baisse du PGE, le résultat net agrégé des factors s’élève à 175,48 millions d’euros, en hausse de +27 % sur un an.

Des risques globalement bien maîtrisés.

Les principaux risques auxquels les sociétés d’affacturage sont exposées sont le risque de crédit et le risque opérationnel, en particulier la fraude externe. Ces risques sont réduits grâce à l’existence de garanties (assurances ou cautions) et surtout d’un dispositif de contrôle interne et de conformité qui évolue en permanence.

En matière de liquidité, la majorité des factors dépend des ressources allouées par leur groupe d’appartenance. La mise en place de programmes de titrisation tend à se développer pour diversifier les sources de refinancement.

Les sociétés d’affacturage ont été partagées sur le choix du statut dans le cadre de la CRDIV (établissement de crédit spécialisé ou société de financement).

Dans le cadre de la CRDIV, le bilan de la période d’ « opt out » (choix entre les statuts d’établissement de crédit spécialisé ou de société de financement) montre un partage équilibré pour les factors entre ces deux statuts. Les leaders du marché ont dans l’ensemble conservé leur statut d’établissement de crédit afin de continuer à bénéficier du refinancement de la Banque centrale et du passeport européen. Les sociétés d’affacturage qui ont opté pour l’agrément de société de financement invoquent principalement les contraintes règlementaires de la CRDIV/CRR.

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Mise à jour le 3 Février 2025