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N° 42 : Comment les pondérations de risque diffèrent-elles parmi les banques ?
Cette étude s’intéresse à la dispersion des actifs pondérés des risques (RWA) dans les portefeuilles de prêts aux entreprises des banques françaises. Elle identifie quels paramètres de risque bâlois sont la source de ces disparités.
L’analyse porte sur les crédits distribués par cinq grands groupes bancaires français aux grandes entreprises opérant en France et ayant été notées par plusieurs banques en approche dite « avancée ». Elle exploite une enquête ad hoc réalisée en 2012 par l’ACPR et collectant les paramètres de risque et la pondération bâloise au niveau de l’exposition. Cette étude se distingue donc des travaux existants par sa méthodologie fondée sur un échantillon de contreparties communes. Puisque les comparaisons sont faites à portefeuille identique, les différences de risques pondérés ne peuvent pas provenir d’effets de composition du portefeuille.
L’analyse révèle que les banques présentent des taux d’actifs pondérés des risques ou taux de RWA (ce taux est défini comme le ratio : actifs pondérés des risques / expositions en cas de défaut) similaires, hormis une banque qui se distingue par un conservatisme supérieur. En ce qui concerne les paramètres bâlois, les banques présentent des probabilités de défaut (PD) assez proches.
En revanche, l’hétérogénéité des pertes en cas de défaut (ou Loss Given Default - LGD) est plus élevée. L’analyse montre que la disparité des taux d’actifs pondérés est en premier lieu due à l’hétérogénéité des LGD. L’hétérogénéité des LGD peut notamment s’expliquer par des différences entre banques quant à leur politique de prise de garanties et aux modalités de la prise en compte de ces dernières, ainsi que par des différences en termes d’efficacité des processus de recouvrement en cas de défaut. La possibilité réglementaire d’ajouter une marge de prudence pour compenser d’éventuelles erreurs d’estimation et des différences de modélisation s’agissant de la prise en compte de l’effet d’un ralentissement économique (« LGD downturn ») peuvent également être des facteurs explicatifs.
Si une partie des différences observées dans l’estimation des LGD n’apparaissait pas expliquée de façon satisfaisante, il pourrait être envisagé d’améliorer l’harmonisation en renforçant les contrôles des modèles internes sur les LGD et en imposant davantage de règles pour leur calcul. Ainsi, cette étude suggère d’adapter le cadre actuel pour les portefeuilles « grandes entreprises » plutôt que de remplacer l’approche avancée (AIRB), et ceci afin de restaurer la confiance dans les modèles internes.
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Mise à jour le 30 Janvier 2025