Au total, les résultats des six grands groupes bancaires français ressortent en net repli, de 14,5 milliards d’euros en 2011 à 8,4 milliards d’euros en 2012, du fait de plusieurs facteurs exceptionnels liés en particulier à des cessions d’actifs, notamment en Grèce. Après correction des éléments exceptionnels, leur Produit Net Bancaire (PNB) baisse de 2,4 % et le résultat net de 6,3 %, en ligne avec ce qui est observé chez leurs principaux concurrents étrangers.

L’année 2012 a été caractérisée pour les banques françaises par la poursuite de la baisse des marges dans un environnement de taux d’intérêt bas, la diminution des commissions, une détérioration du coefficient d’exploitation ainsi que, hors défaut grec, une hausse contenue du coût du risque de crédit. Le contexte macroéconomique renforce le besoin pour les banques d’améliorer leur coefficient d’exploitation et les établissements se sont engagés en début d’année 2013 sur des actions de maîtrise de leurs charges. S’agissant du niveau des risques, le taux d’impayés, après avoir marqué un reflux en 2011, a légèrement augmenté au cours du second semestre 2012 pour atteindre 1,9 % des crédits. Le taux de crédits douteux reste stable autour de 4,3 % des crédits bruts depuis mi-2010 et le taux de provisionnement des crédits douteux par des provisions individuelles progresse légèrement à 54,3 % fin 2012, permettant aux banques françaises de se comparer favorablement par rapport aux banques européennes. Néanmoins, face à une certaine méfiance sur la qualité des bilans bancaires des banques européennes, il est essentiel que les établissements, sous le contrôle de leurs commissaires aux comptes, continuent de veiller à l’application précoce et rigoureuse des règles de déclassement en créances douteuses et provisionnent de manière prudente leurs risques.

En ce qui concerne l’évolution de la structure des bilans bancaires, bien que le total de bilan des grandes banques françaises ait continué d’augmenter en 2012 par rapport à 2011, le volume des crédits – y compris concours internationaux – a en revanche légèrement diminué. Pour sa part, le volume des liquidités à court terme replacées auprès des banques centrales a continué de progresser et traduit l’attention portée par les banques au maintien de volants de liquidité suffisants, dans la perspective de l’entrée en vigueur prochaine du nouveau ratio de liquidité à court terme (LCR) mais cette situation pèse néanmoins sur les marges.

La mise en œuvre des plans de deleveraging engagés après la crise de l’été 2011 a progressivement réduit les besoins de financement en 2012 (notamment sur les activités libellées en dollars) tandis que le recentrage du financement sur les ressources les plus stables a contribué à limiter la part des passifs à court terme et le ratio crédits sur dépôts a poursuivi sa baisse vers un niveau plus équilibré grâce à une augmentation de la collecte des dépôts.

En matière de solvabilité, les banques françaises ont renforcé d’environ 15 milliards d’euros leurs fonds propres de base en 2012. Les risques pondérés ont diminué, les expositions s’orientant vers des contreparties moins risquées. Les banques ont ainsi confirmé leur prévision d’atteindre, au plus tard d’ici fin 2013, des ratios Common Equity Tier 1 supérieurs à 9 % calculés conformément aux exigences renforcées prévues par la future réglementation européenne (CRR/CRD 4).

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Mise à jour le 25 Février 2025