Protection des déposants en liquidation et résolution
Lorsqu’une mesure de résolution bancaire est décidée par l’autorité de résolution, le cadre règlementaire européen, c’est-à-dire la directive sur le redressement et la résolution des banques n° 2014/59/UE (banking recovery and resolution directive – BRRD) prévoit des mesures de protection des déposants.
Si l’autorité de résolution décide qu’il n’est pas dans l’intérêt général de résoudre l’établissement concerné, ce dernier sera liquidé selon les procédures d’insolvabilité nationale. Les déposants seront alors protégés à hauteur d’un montant égal à 100 000 euros, couverts par le dispositif de garantie des dépôts. Ce montant peut par ailleurs être rehaussé, jusqu’à 500 000 euros, pour les dépôts exceptionnels temporaires encaissés moins de trois mois avant la défaillance de la banque. Les dépôts concernés doivent provenir : de la vente d’un bien d’habitation appartenant au déposant ; de la réparation en capital d’un dommage subi par le déposant ; du versement en capital d’un avantage retraite, d’une succession, d’un legs, ou d’une donation ; d’une prestation compensatoire, d’une indemnité transactionnelle ou contractuelle consécutive à la rupture d’un contrat de travail.
Ce dispositif mobilise un fonds préalablement constitué par les contributions des établissements de crédit et dont la gestion est assurée par le Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR). Ce dernier dispose d’un délai de sept jours ouvrables pour indemniser les déposants concernés.
Par ailleurs, les déposants profitent d’un rang privilégié (par palier) dans la hiérarchie des créanciers, par rapport aux créanciers ordinaires, pour le remboursement de leurs créances. Ainsi, le rang concernant le montant couvert par la garantie des dépôts (100 000 euros) est suivi d’un rang pour le montant excédant ce seuil. Le produit de la liquidation peut donc conduire à une indemnisation supérieure à la couverture de 100 000 euros.
Si l’autorité de résolution considère que l’établissement ne peut être liquidé et doit faire l’objet de mesures de résolution, elle peut décider d’appliquer le renflouement interne afin de faire absorber les pertes et de reconstituer les fonds propres par les actionnaires et les créanciers de la banque.
Bien que les déposants constituent des créanciers pour l’établissement, ils disposent ici aussi d’une protection particulière.
Tout d’abord, en résolution, les dépôts couverts (soit jusqu’à 100 000 euros, avec les mêmes rehaussements exceptionnels qu’en liquidation) sont exclus de toute mesure de renflouement interne.
Ensuite, le renflouement interne doit également respecter la hiérarchie des créanciers, les dépôts non exclus du renflouement interne (dépôts non couverts) ne pouvant absorber des pertes qu’après les détenteurs de titres de capital (fonds propres) et de dette. Les déposants ne seront donc sollicités qu’en tout dernier ressort en cas de résolution.
Enfin, le cadre de résolution établit une règle stricte suivant laquelle aucun déposant ne pourrait supporter des pertes supérieures à celles qu’il aurait subies si l’établissement avait été mis en faillite (no creditor worse-off than in liquidation – NCWO).