En utilisant des méthodes automatiques de traitement du langage naturel sur trois grands journaux d’information générale français (Le Monde, Les Échos et Le Figaro) pour la période 2000-2023, Oussama Houari et ses co-auteurs construisent une mesure des risques climatiques qui leur permet de dissocier le risque physique du risque de transition. Leurs résultats mettent en évidence plusieurs canaux de transmission par lesquels les risques climatiques affectent l'économie : le canal du cycle économique, le canal de l'épargne de précaution, le canal de l'inflation et le canal bancaire. En outre, tout en documentant l'existence de réponses hétérogènes à leurs mesures des risques physiques et de transition, les auteurs constatent que le ton utilisé par les médias pour aborder les risques climatiques a une importance qui va au-delà de la fréquence des articles publiés. Les résultats montrent que les
médias jouent un rôle crucial en influençant les croyances du public sur les questions liées au changement climatique.
Les questions et commentaires de l’auditoire ont porté sur le biais induit dans la tonalité retenue par les journaux concernant le risque climatique, l’intérêt d’utiliser des projections locales à la Jorda (2005) au lieu d’un modèle de vecteur auto-régression (VAR), la prise en compte de la crise énergétique post-COVID dans la construction des indicateurs de risques et l’intérêt d’étudier les effets des indicateurs sur l’économie française selon la plus ou moins grande exposition des secteurs d’activité aux changements climatiques.
Pour mémoire, les séminaires de la Chaire ACPR ont lieu en principe tous les premiers mercredis du mois et sont ouverts aussi bien au personnel de la Banque de France et de l’ACPR qu’à des participants extérieurs. Le 13 novembre 2024, nous recevrons Klaus Schaeck (Université de Bristol) qui présentera le papier « Climate stress tests, bank lending, and the transition to the carbon-neutral economy ».