L’article présenté étudie la communication des banques centrales à propos du changement climatique (et des risques associés) en utilisant une nouvelle base de données recensant plus de 35 000 discours prononcés par 131 banques centrales entre 1986 et 2023. Les auteurs utilisent des techniques du traitement du langage naturel afin d’identifier et suivre l’évolution de sujets axés autour de : (i) la finance verte et (ii) des risques financiers liés au climat. L’analyse empirique proposée suggère que la communication des banques centrales est principalement déterminée par des facteurs institutionnels, plutôt que par l’exposition à des facteurs liés au climat. En outre, les auteurs constatent empiriquement que les rendements des actions émises par des entreprises « vertes » sont supérieurs à ceux des entreprises « brunes » quand la banque centrale s’engage de manière plus forte et fréquente sur des sujets liés au climat.
Lors des échanges avec l’auditoire, plusieurs interventions ont porté sur : a) l’importance relative des discours d’une banque centrale par rapport au poids économique du pays ; b) le lien entre le niveau de la taxe carbone dans un pays et celui de la communication de la banque centrale de ce pays sur le changement climatique ; c) l’intérêt potentiel à séparer les actifs d’assurance-vie et ceux d’assurance non-vie dans l’analyse empirique ; d) les possibles problèmes d’endogéneité ou d’hétéroscedasticité dans les régressions proposées.
Pour mémoire, les séminaires de la Chaire ACPR ont lieu en principe tous les premiers mercredis du mois et sont ouverts aussi bien au personnel de la Banque de France et de l’ACPR qu’à des participants extérieurs. Le 11 juin 2025, nous recevrons Lorenzo Burlon (BCE) qui présentera le papier « Determinants of Bank Performance : evidence from replicating portfolios », co-écrit avec Carlo Altavilla (BCE), Juliane Begeneau (Université de Stanford) et Franziska Hunnekes (BCE).