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L’Open banking en France
En assurant l’ouverture et la sécurisation des données des comptes de paiement, la deuxième Directive sur les services de paiements (Directive (UE) 2015/2366 du Parlement européen et du Conseil du 25 novembre 2015), dite « DSP2 », a eu pour ambition d’encourager le développement de l’Open banking. « Système bancaire ouvert » en français, l’Open banking désigne l’émergence de services bancaires reposant sur l’ouverture de l’accès aux données bancaires à d’autres acteurs que les seuls établissements de crédit teneurs de compte, avec le consentement du client. Ce mouvement s’est accompagné de nouvelles missions pour les autorités de supervision chargées de veiller à la conformité des acteurs à la DSP2.
Dans ce contexte, le Secrétariat général de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a réalisé en 2024 une enquête auprès des six principaux groupes bancaires français (voir annexe), en vue de collecter des informations relatives aux acteurs utilisant leurs interfaces d’accès aux données (soit leurs API, pour Interface de programmation d’application – logiciels permettant l’échange de données entre deux systèmes d’information), à la nature et au volume des services développés via celles-ci, et à la gouvernance associée.
L’enquête révèle que l’Open banking via API en France reste pour l’heure limité aux services de paiements encadrés par la DSP2. Parmi les deux services de paiement visés par la directive, services d’information sur les comptes et services d’initiation de paiement, l’utilisation des premiers apparait de loin la plus développée, tandis que celle des seconds demeure modérée et génère des revenus limités. Les services hors du champ de la DSP2 restent marginaux, bien que générateurs de davantage de revenus (car non soumis à l’obligation de gratuité imposée pour les API DSP2).
S’agissant des acteurs, l’enquête confirme la complexité de l’écosystème, marqué par une interconnexion intense, entre les banques et les FinTech, mais aussi entre les groupes bancaires eux-mêmes. Ces FinTech sont majoritairement françaises, mais l’enquête a permis d’identifier la présence non négligeable d’acteurs européens. L’enquête révèle également la prédominance d’acteurs spécialisés, qui peuvent être qualifiés de « plateformes Open banking », mettant des infrastructures et technologies à disposition d’autres acteurs. Ces plateformes joueraient un rôle de plus en plus structurant dans le déploiement de l’Open banking, en raison de la masse critique qu’ils semblent avoir acquis.
En conclusion, l’Open banking semble aujourd’hui à la croisée des chemins. Bien que son essor reste à ce jour encore modeste, notamment auprès des clients entreprises, il pourrait continuer de croître, par exemple avec l’arrivée dans l’écosystème de nouveaux acteurs d’envergure ou de nouveaux cas d’usage qui se développeraient avec le Règlement Européen sur l’accès aux données financières (FIDA). Dans ce contexte, l’enjeu est de continuer à offrir un accès aux données qui garantisse un équilibre entre fluidité et sécurité.
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Updated on the 18th of September 2025