Cette caractéristique atypique coïncide avec le maintien d’un environnement de taux bas et la poursuite de la hausse des indices des marchés financiers. Bien qu’inférieur à sa moyenne de long terme, le phénomène d’arbitrage des contrats en UC vers les contrats en euros se maintient.

Parallèlement, les encours de placements des organismes d’assurance progressent en rythme annuel de 6,6 % (+2,8 % au premier trimestre pour s’établir à 1 367 milliards d’euros) : cette forte augmentation s’observe essentiellement en raison de flux d’investissements obligataires (non bancaires pour l’essentiel), d’acquisitions nettes d’actions et de titres représentatifs d’engagements en unités de compte (UC). Au total, les flux d’acquisitions progressent d’environ 50 % en année glissante pour s’établir à plus de 24 milliards d’euros.

La réduction des expositions sur les contreparties souveraines se poursuit au premier trimestre 2015 (-0,9 % en valeur nette comptable), masquée par une augmentation très notable des plus-values latentes sur titres souverains (+20 milliards d’euros). Ces dernières ont représenté la moitié de la hausse des plus-values latentes sur l’ensemble des portefeuilles sur le trimestre, avec un stock qui atteignait le niveau record de 204 milliards d’euros au 31 mars 2015. Ainsi, sur les quatre derniers trimestres, on enregistre une forte hausse des stocks (+93 %) et des taux de plus-values latentes (18 à 46 % de la valeur nette comptable selon les organismes). Ce mouvement explique aussi le niveau record de plus-values réalisées (2,3 milliards d’euros au premier trimestre). L’attention des organismes est attirée sur les risques liés à la persistance d’une telle situation.

La valeur des titres souverains de l’Union européenne détenus par les assureurs a progressé d’un peu moins de 20 milliards d’euros au premier trimestre (+60,1 milliards d’euros sur un an en valeur de réalisation et +0,5 milliard d’euros sur un an en valeur nette comptable), l’essentiel de cette augmentation étant due aux plus-values intégrées aux valeurs de réalisation. Les titres sur les États français (66 %), espagnol (18 %) et italien (9 %) représentaient l’essentiel de cette progression. Les titres souverains français représentaient environ 17 % du total des placements des assureurs de l’échantillon et 65 % des placements en titres souverains de l’UE, une proportion stable depuis un an.

L’exposition des assureurs au secteur bancaire, bien qu’en légère hausse au premier trimestre, diminue de plus de 5 % en un an, ce désengagement contrastant avec un niveau record de plus-values latentes (près de 29 milliards d’euros).

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Updated on the 30th of January 2025