De combien le capital réglementaire s’écarte t-il du capital économique: le cas des prêts aux entreprises par les grands groupes français
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Il existe aujourd’hui un débat sur la qualité des actifs des banques européennes et une éventuelle sous évaluation
du risque de crédit dans l’utilisation des formules réglementaires par les banques.
Ce papier apporte des éléments de réponse à ce débat en mesurant les exigences en capital réglementaires sur les portefeuilles de crédits aux entreprises résidentes des six premiers groupes bancaires opérant en France et en les comparant aux exigences en capital économique mesurées notamment en utilisant un modèle multi facteur de risque de crédit de portefeuille.
Ce modèle permet de tenir compte de l’hétérogénéité des entreprises emprunteuses en les distinguant selon la taille ou le secteur. Il permet aussi de détecter d’éventuels effets de concentration de portefeuille liés à l’existence de situations de défauts corrélés.
Le papier exploite les encours de crédit et l’historique des ratings de quelques 160.000 entreprises, incluant une fraction importante de PME, disponibles via la Centrale des Risques et le système de cotation des entreprises de la Banque de France pour la période 2000-2011. Ces données permettent de calculer les exigences en capital en utilisant le même critère objectif de défaut et le même système d’évaluation du risque de crédit individuel des entreprises pour toutes les banques analysées.
Le premier résultat est que les formules d’exigences réglementaires ne sous-estiment pas les le risque de crédit de portefeuille. Les exigences réglementaires calculées sont supérieures aux exigences économiques dans une très large majorité de segments de portefeuille construits à partir des critères de taille et de secteur. Le papier montre aussi que le modèle réglementaire surestime la sensibilité des emprunteurs au cycle et sous estime le potentiel de diversification de portefeuille.
Le potentiel est mis en évidence dans ce papier dès lors que les facteurs de risque additionnels associés à la différenciation des entreprises sont intégrés dans l’analyse. Au total, les exigences en capital économique sont tirées à la baisse par des effets de diversification induits par l’hétérogénéité des emprunteurs.
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- Published on 02/01/2013
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Updated on: 08/30/2018 12:00