Les primes collectées en affaires directes sur le segment vie ont augmenté de 24,5 % en 2021 par rapport à 2020 (cf. Tableau 1), année marquée par une forte diminution de l’activité dans le contexte de la crise sanitaire. Elles retrouvent le niveau observé en 2019 (164 milliards en 2021 après 132 milliards en 2020 et 162 milliards en 2019).

La collecte nette sur les supports rachetables en assurance-vie a atteint 18,3 milliards d’euros en 2021 (cf. Graphique 5) grâce au dynamisme des supports en unités de compte (30,6 milliards d’euros de collecte nette en 2021, après 23,9 milliards d’euros en 2020). Il s’agit de la plus forte collecte nette enregistrée sur ce type de support depuis 2011. En 2021, les supports en unités de compte ont représenté 44 % de la collecte brute sur les supports rachetables (cf. Graphique 1). Cette performance s’explique à la fois par un environnement de marché porteur, l’abondance de l’épargne privée et la reprise de l’économie. Elle résulte également des stratégies d’offre des assureurs incitant les assurés à opter pour ce type de supports. La décollecte sur les supports en euros a quant à elle ralenti à -12,3 milliards d’euros (cf. Graphique 5).

Les arbitrages, à hauteur de 5,7 milliards d’euros, ont été orientés vers les supports en euros en 2021 (cf. Graphique 4). Cette orientation résulte à la fois des politiques de sécurisation des gains perçus sur certains fonds, ainsi que de l’arrivée à échéance ou du remboursement anticipé de certains produits structurés. L’arbitrage s’explique aussi par un retour à l’allocation cible pour se prémunir contre d’éventuelles fluctuations des marchés financiers (l’assuré choisissant une clé de répartition entre produits en unités de compte et en euros). Ce phénomène a été exacerbé par la hausse des marchés financiers observée en 2021. Enfin, les arbitrages en faveur des supports euros peuvent refléter le vieillissement des portefeuilles dans le cadre d’une gestion pilotée (baisse du niveau de risque avec l’horizon d’investissement).

Tous supports confondus, la hausse des rachats observée en 2021 (+7 %) a résulté d’un effet rebond après l’année 2020 marquée par les mesures sanitaires (cf. Graphique 2). Après une année 2020 marquée par une forte accélération, les sinistres, liés à l’évolution des décès, ont continué de progresser en 2021 pour atteindre 42,9 milliards d’euros (cf. Graphique 3).

Le secteur a ainsi poursuivi sa transformation en développant les supports en unités de compte.

L’activité d’assurance non vie a progressé entre 2020 et 2021.

Les primes d’assurance non vie acquises en affaires directes ont augmenté de 4,1 % entre 2020 et 2021 (cf. Tableau 2). Les sinistres non vie en affaires directes ont pour leur part progressé de 2,9 % (cf. Tableau 3) et les acceptations en réassurance non vie ont augmenté fortement: +14,6 % pour les primes et +19,2 % pour les sinistres (cf. Tableaux 2 et 3). L’augmentation des primes en affaires directes se constate pour quasiment toutes les lignes d’activités. Cette progression a été de 2,9 % pour la santé non vie, et de 5,2 % pour la non vie hors santé (cf. Tableau 4). Les sinistres en affaires directes ont augmenté de 6,3 % en santé non vie, mais diminué de -0,2 % en non vie hors santé, (cf. Tableau 5).

Le ratio combiné de l’assurance non vie hors santé s’est s’amélioré, diminuant de 98,9 % fin 2020 à 97,2 % fin 2021. Le ratio combiné de la santé s’est quant à lui dégradé à l’inverse de 98,6 % fin 2020 à 100,8 % fin 2021. Au total, le ratio combiné de l’ensemble des lignes d’activité non vie s’est amélioré légèrement de 96,9 % à 96,2 % (cf. Graphique 6).

L’allocation de l’actif des assureurs a évolué légèrement en raison principalement des effets de valorisation.

Les placements des organismes d'assurance français s’élèvent à 2 814 milliards d'euros en valeur de marché à la fin de l’année 2021, en hausse de 1,5% par rapport au semestre précédent (2 773 milliards d’euros) et de 2,6% par rapport à la fin de l’année 2020 (2 743 milliards d’euros).

Dans un contexte de remontée des taux d’intérêt et de hausse des marchés actions, les assureurs ont été vendeurs nets de titres de créance. Par ailleurs, compte tenu des effets de valorisation des portefeuilles, la structure des actifs des assureurs fin 2021 diffère légèrement de celle de fin 2020. Les obligations souveraines représentent 25% des placements après mise en transparence, les obligations du secteur financier 25% et les actions 12% (contre respectivement 28%, 26% et 11% en 2020) (cf. Graphique 10). Dans un environnement de crise sanitaire et d’incertitudes renforcées, les assureurs ont privilégié des contreparties principalement situées en France ou dans la zone euro (cf. Graphique 11).

L’exposition des assureurs à la Russie est modérée.

Les placements des assureurs français en titres russes atteignent moins de 500 millions d’euros fin 2021, soit 0,02% de leur portefeuille après mise en transparence des OPC (cf. graphique 12). Au niveau individuel, aucun assureur français ne présente d’exposition significative. Les titres souverains représentent 62 % des placements russes et les actions 36 %.

Le taux de couverture du Capital de Solvabilité Requis (CSR) des organismes d’assurance s’est renforcé en 2021.

Le ratio de solvabilité de l’ensemble des organismes d’assurance a augmenté en 2021 par rapport à 2020 (cf. Graphique 14), s’établissant à 253 % (contre 242% en 2020). Cette hausse est principalement imputable aux organismes d’assurance vie et mixtes dont le ratio de solvabilité moyen a progressé de 13 points de pourcentage pour s’établir à 247 % fin 2021.

Cette hausse est en partie due à l’évolution des taux d’intérêt auxquels les assureurs vie sont particulièrement sensibles. Le niveau des taux d’intérêt des emprunts d’état à 10 ans s’est redressé particulièrement à partir du 4ème trimestre 2021, de sorte que la courbe des taux d’intérêt sans risque de fin 2021 s’est placée au-dessus de celle de fin 2020 à un niveau proche de celle de fin 2019 (cf. Graphique 16).

Le ratio de solvabilité des assureurs a continué de s’améliorer au 1er trimestre 2022 sous l’effet de l’accélération de la hausse des taux.

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Updated on the 9th of January 2025