Les primes collectées en affaires directes ont augmenté de 39,3 % par rapport à 2020 (cf. Tableau 1).

La collecte nette en assurance-vie (4,5 milliards d’euros au 2e trimestre de 2021, après 4,6 milliards d’euros au 1er trimestre, cf. Graphique 5) reflète le dynamisme des supports en unités de compte (7,9 milliards d’euros de collecte nette au 2e trimestre de 2021, après 9,8 milliards d’euros au 1 er trimestre, cf. Graphique 5). Il s’agit de la plus forte collecte nette sur un semestre depuis 2011, les supports en unités de compte représentant 46 % de la collecte brute sur les supports rachetables au 2e trimestre 2021 (cf. Graphique 1). En revanche, les supports en euros connaissent une décollecte nette (-3,0 milliards d’euros au 2e trimestre, après -5,2 milliards au 1er trimestre, cf. Graphique 5), sous l’effet notamment des actions commerciales des assureurs. Cette décollecte est cependant moins forte que celle observée lors du premier confinement, qui était essentiellement expliquée par la fermeture des agences.

Les arbitrages, à hauteur de 2,2 milliards d’euros, ont à l’inverse été orientés vers les supports en euros au 2e trimestre, s’inscrivant à nouveau dans la continuité de la tendance observée depuis 2011, après des arbitrages favorables aux unités de compte en 2020 (cf. Graphique 4).

Tous supports confondus, les rachats sont stables et ne présentent pas d’évolution particulière en 2021 (cf. Graphique 2). Les sinistres tous supports sont en augmentation depuis 2015, et se situent à 4,6 milliards d’euros au 2e trimestre 2021 (cf. Graphique 3).

Le secteur poursuit sa transformation en réponse à l’environnement durable de taux bas qui affecte le rendement des portefeuilles obligataires et pèse sur les revenus financiers des assureurs. Les stratégies d’offre visent à orienter en priorité les assurés vers l’investissement au moins partiel en unités de compte, compte tenu de la baisse tendancielle des rendements des supports en euros. Dans ce contexte, l’ACPR appelle les assureurs à être particulièrement transparents et vigilants sur le devoir de conseil relatif à la commercialisation de produits présentant un niveau de risque plus élevé.

L’activité d’assurance non vie continue de progresser au 1er semestre 2021.

Les primes acquises d’assurance non vie en affaires directes augmentent de 5,4 % entre le 1er semestre 2020 et le 1er semestre 2021 (cf. Tableau 2). Les sinistres en affaires directes progressent de 4,8 % (cf. Tableau 3) sur la même période. Le ratio combiné de l’activité non vie s’améliore légèrement, diminuant de 96,6 % fin 2020 à 95,2 % au 2e trimestre 2021 (cf. Graphique 8).

Alors que la crise sanitaire avait eu un impact significatif sur plusieurs lignes d’activité en 2020, le 1er semestre 2021 montre un retour à la situation d’avant crise. En particulier, l’augmentation des sinistres de frais médicaux et la diminution des sinistres de pertes pécuniaires diverses, observées entre le 1er semestre 2020 et le 1er semestre 2021 (cf. Tableau 5), témoignent de la situation exceptionnelle de 2020.

Dans le contexte de crise et du maintien d’un faible niveau des taux d’intérêt, les assureurs n’ont pas modifié l’allocation de leurs actifs.

À la fin du mois de juin 2021, les placements des assureurs français s’élevaient à 2 773 milliards d’euros (cf. Graphique 12), en hausse de 4 % par rapport à juin 2020. La hausse des placements en actions (+22 %) et des fonds d’investissement non transparisés (+25 %) a plus que compensé la baisse des placements en obligations (-1,5 %) entre juin 2020 et juin 2021. L’augmentation du montant des actions, de façon continue depuis un an, est en partie due à leur valorisation : le CAC 40, notamment, ayant progressé de 31 % entre juin 2020 et juin 2021. Le contexte de poursuite d’un environnement de taux d’intérêt bas continue de peser sur les organismes d’assurance. Le rendement des portefeuilles s’érode en effet chaque année en raison du renouvellement des obligations arrivant à échéance et de l’investissement d’une partie des primes encaissées sur des titres à rendements sensiblement plus faibles, voire possiblement négatifs. Fin juin 2021, les obligations dont le taux est supérieur à 3 % représentent 33 % des obligations à taux de coupons fixes détenues par les assureurs, en baisse significative par rapport à fin juin 2020 (38 %). De plus, près de la moitié de ces obligations arrive à échéance à un horizon inférieur à quatre ans, soit 15 % des encours d’obligations à taux fixe (cf. Graphique 14). La baisse observée du taux moyen de rendement de l’actif des assureurs vie (de 3,5 % à 2,1 % entre 2013 et 2020) devrait donc perdurer. De ce point de vue, la baisse de la collecte enregistrée sur les fonds euros en 2020 est favorable aux assureurs et aux assurés car elle limite en partie l’impact de la dilution des actifs.

Dans ce contexte, les assureurs ne se sont pas orientés vers des actifs plus risqués. Ils ont au contraire continué à privilégier les titres obligataires de haute qualité dont la note est supérieure ou égale à AA- (qui représentent plus de la moitié des titres notés détenus fin 2020, à 56%, niveau presque identique à celui de 2019) ainsi que les contreparties principalement situées en France ou dans la zone euro (cf. Graphique 13). Au 2e trimestre 2021, la baisse de moitié des actifs hors Zone Euro (de 4,8% à 2,3% du total des placements) au profit des actifs hors Union européenne (qui passent de 14,9% à 17,7%) est pour l’essentiel due au changement de catégorie du Royaume Uni après le Brexit.

Le taux de couverture du Capital de Solvabilité Requis (CSR) des organismes d’assurance augmente au 1er semestre 2021.

Le ratio de solvabilité de l’ensemble des organismes d’assurance avait significativement diminué puis s’était redressé au cours de l’année 2020. Cela était essentiellement dû à l’évolution de la courbe des taux et à la hausse des marchés actions en fin d’année. Le ratio de solvabilité augmente de nouveau au 1er semestre 2021, pour s’établir à 251 % fin juin 2021 (cf. Graphique 15). Les organismes d’activité vie ou mixtes ont notamment vu leurs ratios progresser (de 234 % à 245 % en moyenne entre fin 2020 et fin juin 2021).

La courbe des taux d’intérêt sans risque de fin juin 2021 est nettement au-dessus de celle de fin 2020. Elle est proche du niveau de la courbe des taux sans risque de fin 2019 (cf. Graphique 15).

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Updated on the 9th of January 2025